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V. Les croyances

16/06/2023

Les croyances religieuses

Introduction

Bien que les habitants d'Almadore soient unis autour d'une religion commune, leurs croyances ne sont pas entièrement homogènes. Il existe au niveau des questions religieuses un certain nombre de variations et de désaccords. Si pendant longtemps les textes sacrés ont unanimement su convaincre la population, une bonne partie de celle-ci les appréhende aujourd’hui différemment. Certains contestent la lecture traditionnellement proposée par l’Eglise, tandis que d’autres s’en détournent et préfèrent une théorisation plus scientifique de l’univers ainsi que de ses origines.


Les croyances religieuses

Cosmogonie

Au départ, l’univers n’était qu’un vide informe et immense habité par une entité primordiale qui n’a ni début, ni fin : le Chaos. Seul, il régnait sur le néant et ne possédait aucun projet pour celui-ci. Pour se nourrir, il créait des mondes inachevés qu’il engloutissait par la suite. Trois divinités naquirent de ce cycle infernal : Aleph, le Temps, Aizah, la Vie, et Mara, la Mort. Certains pensent que leurs consciences se sont détachées de celles du Chaos pour redonner un équilibre au cosmos, tandis que d’autres les conçoivent comme des créations involontaires de leur Père pendant l’une de ses fureurs.

Affligés par ce qu’ils virent, Aleph, Aizah et Mara tentèrent de raisonner leur père pour qu’il cesse de détruire le cosmos, en vain. Alors, au cycle suivant ils décidèrent de mettre au point un stratagème. Conscients qu’ils ne pouvaient pas anéantir celui qui leur avait donné la vie, les dieux de l’Ordre décidèrent de le pacifier. Ils engendrèrent ensemble un nouvel univers, cette fois bien plus ordonné que les créations confuses de leur prédécesseur. Charmé par l’offrande que ses Enfants lui apportèrent, ce dernier l’avala goulument, puis s’endormit pour la première fois.    

Constatant que leur complot portait ses fruits, les trois dieux réitérèrent leur ruse : ils créèrent un troisième cosmos que leur Père, à son réveil, dévora plus vite encore que le précédent. Repus, le dieu infernal ferma les yeux à nouveau sans s’apercevoir de son vieillissement. Le jour suivant, il n’eut pas la force d’engloutir entièrement la dernière création de ses Enfants : il sombra dans un profond sommeil duquel il ne sortit jamais. L’Ordre l’avait ainsi emporté sur le Chaos.

Leur Père assoupi au fond des Abysses du Néant, les dieux de l’Ordre considérèrent avec accablement les mondes qu’il avait dévastés et entreprirent de refaçonner chacun d’entre eux. Au moment où ils voulurent s’intéresser à la Terre, Mara soupçonna que le Chaos s’apprêtait à quitter son repos. Inquiets à l’idée qu’il se réveille, les dieux de l’Ordre s’en allèrent de notre monde pour veiller sur le sommeil de leur créateur, et chargèrent leur descendance, Allani, la Nature, Indra, l’Âme, et Manes, la Chair, de prendre soin du cosmos.  

Sur Terre, la seconde triade imagina ainsi les premiers Hommes. Grâce à Indra, ils étaient bons et vertueux ; grâce à Allani, ils vivaient en harmonie avec la nature et leurs cultures étaient prospères à toutes les saisons ; Manes avait fait en sorte qu’eux et leur bétail ne soient jamais malades. Voyant que leur création se développait avec resplendissance et à leur image, les divinités leur firent don d’une part de leurs pouvoirs, supposant qu’ils en feraient bon usage. Mais au moment où les Hommes entrèrent en harmonie avec la magie, certains d’entre eux se détournèrent du culte des divinités, jugeant qu’elles n’étaient plus nécessaires ; d’autres allèrent jusqu’à pratiquer des magies défendues par la Nature.

Pour les châtier, les divinités leur ôtèrent leurs dons magiques et les enfermèrent dans des gemmes aux confins de la Terre. Puis, Allani déchaîna les éléments. Indra, qui chérissait encore leur progéniture l’apaisa avant que tous les Hommes ne soient noyés, mais Manes dont la colère ne se tarit pas les condamna aux fléaux de l’âge et des maladies. Par la suite, tous trois décidèrent d’un commun accord de s’exiler pour ne plus intervenir dans l’histoire de l’Humanité.


Les croyances religieuses

Courants différents


La Foi (tendance principale)
La Foi est la religion dominante du pays. Elle est représentée par l’Eglise et reste très rattachée à la couronne. Elle a une lecture optimiste des textes sacrés, croit en la cosmogonie des Triades et en l’idée d’un univers ordonné. Elle explique que malgré leur déchéance, les Hommes sont capables de se racheter et que la vie sur Terre a pour but de prouver que chacun mérite sa place dans la prochaine âge d’or que les divinités recréeront. Ce serait une divinité malfaisante qui aurait détourné les humains du droit chemin. Mais selon elle, les gemmes sont une seconde chance qu’Allani leur a accordée, et le potentiel magique de chacun est une trace de l’existence des Premiers Hommes.

L'augustinisme
Bien qu’il représente une minorité, l'augustinisme est la principale croyance protestante du pays. Son nom dérive de celui du théologien qui a proposé la première contestation de la lecture traditionnelle des écrits sacrés : Louis Augustin. Globalement, c’est une philosophie plus pessimiste : elle prétend que le monde est destiné à revenir au chaos primordial, et que la place de chacun, qu’elle soit au paradis ou dans le néant, est déterminée à l’avance. Elle rejette l’idée qu’un dieu malfaisant aurait corrompu les Hommes, et pense qu’ils ont une part naturelle de mal en eux. Elle déconsidère l’usage des gemmes par les Hommes, car elle prône que la magie doit être réservée aux divinités.

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