Let it snow [EVENT D'HIVER] [LIBRE]

Dim 7 Jan 2024 - 10:07

Let it snow

Event

Ces dernières semaines, la neige a recouvert Osvenbourg de son grand manteau blanc. C'est beau, la neige : les enfants s'amusent, même les adultes d'habitude bougons s'émerveillent. Le matin, on jette du sel sur les rues pavées pour faire fondre la neige, comme on sèmerait des graines. Il fait froid, c'est vrai, et l'hiver sera dur. Mais il suffit de croiser un petit garçon emmitoufflé dans son écharpe, en train de construire un bonhomme de neige, pour retrouver le sourire.

Jusqu'à aujourd'hui. Le vent s'est levé, ce matin, et la neige s'est remise à tomber. C'est étrange, les météorologues et leurs gemmes qui prédisent l'avenir n'ont pourtant pas annoncé de mauvais temps. Mais au fur et à mesure que la journée avance, le blizzard souffle de plus en plus fort, un son aigu inquiétant et un froid qui vivifie et vous gèle à la fois. Bientôt, il fait si froid qu'on ne sent plus ses doigts.

Et puis petit à petit, le niveau de la neige monte. Une tempête de neige ? Le mot circule sur toutes les bouches, inquiétant, parce qu'Osvenbourg n'a pas l'habitude. Les rues et les bâtiments ne sont pas équipés pour y résister.

Soudain, des amas de neige tombent des toits par paquets. L'enfant qui jouait dans la neige hier s'y enfonce maintenant. Il marche difficilement, ça lui arrive jusqu'au ventre. Où est sa mère ? Pourquoi ne vient-elle pas le chercher ?

Les adultes autour pressent le pas pour se réfugier chez eux. Ils se barricadent et s'apprêtent à passer la nuit à l'intérieur. Tant pis pour le commerce, ils ne travailleront pas aujourd'hui. Les ouvrières et les ouvriers se dépêcheront de quitter l'usine pour ne pas se retrouver coincés. Les marins du port ont quitté les bateaux. Quant aux universitaires, ils se sont cloitrés dans les grands bâtiments solennels des universités.
Il ne fait pas bon être dehors aujourd'hui. Et la neige qui continue à tomber... Et le soir qui va bientôt arriver...

Si seulement il pouvait faire moins froid.

Dim 7 Jan 2024 - 14:39

Let it snow [Évent d'hiver]

Feat Roland Fitzroy et Libre

Tends les mains, mon frère, et que les dieux t'apportent chaleur et confort.

L'enfant, glacé, les traits tirés et le teint pâle, me tendit en tremblant ses petites mains recouvertes de tissus fins et trempés. Je les entoure des miennes et souffle dans l'espace entre elles pour réchauffer tant bien que mal le pauvre petit. Il bredouillait sans arrêt des phrases sans queue ni tête, affaibli par le froid et la faim. Il a dû perdre sa mère lorsque la neige a commencé à tomber. Je ne peux pas le dire, ni le prouver. Quoiqu'il en soit, s'il survit à cette journée, il sera déjà bien plus chanceux que la plupart des gamins des rues en ce moment. L'heure n'est hélas pas au vagabondage. Le petit me regardait avec de grands yeux ronds. Je décide alors de le prendre dans mes bras. Par les dieux, il pèse à peine plus lourd qu'une plume... Une fois le garçon installé contre moi, je continue à avancer tant bien que mal dans la neige, à la recherche d'un refuge où le déposer. Ce froid, cette neige, ce vent nous a tous pris par surprise. La plupart des Hauts Prêtres sont restés au Temple. Pour ma part, je ne pouvais me résoudre à laisser la plèbe mourir de froid sans rien faire. Mes confrères et consoeurs m'ont conseillé de rester et de prier pour eux. J'ai préféré braver le froid, accompagné de quelques prêtres investis de la même mission, et depuis plusieurs jours, nous aidons, nous apaisons, nous guidons ceux qui n'ont pas survécu, nous rechauffons ceux qui luttent encore. Avant de partir, j'ai entendu un des hauts prêtres dire sur un ton mesquins que je déshonorais notre institution. Je lui ai rétorque que c'était ceux qui restaient qui apportaient le déshonneur. Les Dieux, eux, ne seraient pas restés sans rien faire. Tout en cherchant du regard un endroit pour le petit, je pense à mon frère , le Roi. Je ne l'ai pas vu ne serait ce que sortir de son palais pour aider son peuple. Il se contente sûrement de rester bien au chaud, verre de vin dans la main.

Lâchant un soupir, je repère enfin un feu, un peu plus loin vers le port. Le petit s'est endormi, bercé par ma chaleur. J'hésite à le garder avec moi. Il a l'air seul. Si je le laisse ici, qui sait ce qui va lui arriver. Les hommes qui entourent ce feu ne m'inspirent pas confiance. Tant pis. J'ai une meilleure solution pour cet enfant. Il va rester avec moi, jusqu'à ce que je trouve un chemin d'accès praticable jusqu'au Temple. Je le laisserais alors là bas avant de retourner sur le Port. Il y a encore beaucoup d'âmes à sauver. Une veille dame, empêtrée dans la neige, luttait pour se relever. Je retire alors mon écharpe et noue tant bien que mal autour de ma poitrine une sorte d'attache pour l'enfant, ainsi, cela va libérer mes bras. Le petit ne se réveille même pas lorsque je le manipule et je m'en inquiète tout d'abord, puis, lorsque je constate qu'il respire paisiblement, je marche tant bien que mal vers la vieille femme pour l'aider.

Bon sang, où sont les autres prêtres ? Cela fait plusieurs heures que je suis ici, à aider et lutter pour mon peuple. J'espère qu'ils ne sont pas retourné au Temple ! Ils vont entendre parler de moi sinon. Ma robe de Haut Prêtre est trempée jusqu'à mes genoux, je suis frigorifié, mais je tiens bon. Il ne faut pas que j'abandonne. Je représente le Temple, ainsi que nos Dieux. Si je flanche, les âmes d'ici vont perdre tout espoir de survie. J'entends le vent avant de le sentir et je frissonne. Si le vent se leve, cela va me compliquer la tâche. Je me réfugie dans une ruelle et vérifie l'état du garçon avant de m'accorder une pause. Appuyé contre le mur, j'actionne ma gemme de guérison pour apaiser les tremblements du petit et les miens par la même occasion. Si le vent continue à souffler ainsi, je ne vais pas pouvoir rejoindre le Temple. J'espère que quelqu'un acceptera de m'ouvrir. Après tout, je suis un Haut Prêtre, ils ont tout intérêt à m'offrir l'hospitalité.

KoalaVolant

Mer 24 Jan 2024 - 15:30

Quel temps de chien.

Ariane n'a presque jamais connu la neige. Enfant, lorsqu'elle gambadait dans les rues de Santa Sofia (dans une autre vie), le soleil brillait toujours trop fort. Les hivers étaient trop doux pour colorer les pavés de blanc. Plus tard, quand l'armée l'affecta à la frontière pour défendre Almadore, elle découvrit la vraie neige, celle comme dans les histoires, qui recouvre les routes et les champs - celle qui vous force à vous emmitoufler dans des couches de vêtements, comme un paquet cadeau. C'était nouveau et presque amusant, alors elle en garde de bons souvenirs.

Mais une tempête de neige ? Jamais. Elle ignorait même que c'était possible à Osvenbourg. On n'est pas assez au Nord... Enfin, si les journaux le disent, ils ont sans doute raison. Comme si elle avait besoin d'un problème supplémentaire.

La nuit d'Ariane a été courte. Encore une nuit de planque sur un toit de la capitale, à observer les allées et venues devant une maison de jeux. Elle est peut-être l'espionne la plus inutile et la plus épuisée de tout le pays, mais au moins, elle fait son travail. La veille, elle a rencontré son contact de l'armée. Son nom de code ? Tobius. Elle lui transmet ses progrès ; en retour, il lui donne les instructions de la hiérarchie pour faire avancer sa mission.

Eh bien, Tobius est un imbécile. Ses instructions l'ennuient. L'Obsidienne est très méfiante, c'est bien, ce que tu fais, mais on te demande d'être plus prudente. Prends ton temps, c'est une mission de long terme, tu ne dois prendre aucun risque... Surtout, ne pas foncer tête baissée. Installe ta couverture, insère-toi dans la ville, recueille des informateurs. Mais n'essaie jamais d'aborder des têtes de l'Obsidienne. Ce serait trop dangereux.

Son infiltration durera peut-être des années, elle le sait. Son entrée dans l'Obsidienne doit être parfaite, surtout pas précipitée, ou bien elle risque de faire échouer toute l'opération.

Mais bon sang, elle sait ce qu'elle fait. C'est elle qui était sur le terrain, à risquer sa vie pour le pays, elle connait les risques qu'elle peut prendre ! Et surtout, quels fils elle doit suivre pour réussir ! Ce bar, le Lupin, par exemple : qui sait quels secrets se cachent dans son arrière-salle ? Et ces maisons de jeux, qui blanchissent de l'argent au vu et au su de tous : pourquoi ne pas y envoyer une équipe avec un mandat ?

Enfin, elle n'est qu'une soldat. Elle n'a pas à discuter : elle exécute simplement les ordres sur le terrain. Et elle le fait bien.

Emmitouflée dans un grand manteau pourpre, elle avance dans la neige de plus en plus difficilement. Elle est venue au port pour rencontrer un autre informateur... Une poissonnière qui a entendu des informations pendant une livraison. Peut-être que c'est une autre fausse piste, mais elle veut en avoir le coeur net.

Elle n'aurait sans doute pas dû sortir. Lorsqu'elle arrive au port, tous les étals du marché du quai ont disparu. Les routes sont quasiment bloquées, les pirogues et les bateaux ne fonctionnent plus. Quelle idiote. Elle n'a plus qu'à rentrer à pied.

Sur le chemin du retour, elle croise un homme dans une ruelle, accompagné d'un petit garçon frêle. Ils semblent en difficulté. À bien y réfléchir, les quelques passants qu'elle a croisé jusque-là auraient bien besoin de l'aide de gardes, eux aussi... Où sont-ils ? Devrait-elle les remplacer ? Non, ce n'est pas sa mission.

Pourtant, quand elle remarque le visage de l'homme, elle se fige. C'est cet inconnu avec qui elle a joué aux cartes l'autre soir, au Lupin. Comment a-t-elle pu oublier son nom ?

Elle n'a plus le choix, maintenant. Elle doit continuer à jouer la comédie.

Avec un sourire inquiet, elle s'approche avec un regard compatissant envers l'enfant. Puis elle s'adresse à l'homme :

« Excusez-moi, vous avez besoin d'aide ? »

Elle hésite, puis ajoute :

« Vous vous souvenez peut-être de moi, on a joué aux cartes l'autre soir. Je m'appelle Velvi. »

Elle porte le même visage que tous les jours : une peau dépourvue de tâches de rousseur, des boucles brunes au lieu de rousses. Il la reconnaitrait forcément.

(c) SIAL

Dim 28 Jan 2024 - 13:29

Let it snow

Ça fait déjà deux jours que je me casse la gueule sans arrêt dans cette putain de neige gelée, je suis prête à péter la gueule au.à le.a premier.e qui viendra me faire chier. Je reste persuadée que cette emmerdation n'est pas naturelle, mais j'en ai marre de tourner en rond toute seule sans aucune piste. 'Galère de trouver un quelconque indice quand le blizzard force à raser les murs et à surveiller où on met les pieds sous peine de se vautrer de manière instantanée. L'enfoiré.e qui nous assomme de cette connerie poudreuse doit bien rigoler, bien au chaud. Enfin personnellement ça me ferait rigoler. Mais bon, quand je vais le.a trouver, ça rigolera moins.
Avec Esus hors jeu c'est encore plus dur, j'ai plus trop d'inspi. Personne d'autre ne sait ce que je trafique, j'avais pas envie d'essayer de convaincre des gens et surtout j'ai envie d'avoir le mérite de l'initiative. Bon, lui, il me connaît trop bien ; alors il m'a direct rejointe au moment où l'idée me traversait l'esprit. 'Vaut mieux pas qu'il me laisse seule avec mes initiatives apparemment. Je pourrais m'en vexer mais honnêtement c'est dur de nier, et puis c'en est comique à force.
J'ai beau brûler, je me les pèle comme n'importe quiel humain.e. J'ai horreur du froid. Mon corps est empêtré dans des couches infinies de vêtements et mes muscles sont tous contractés, je me sens ralentie et restreinte d'exister. C'est sans mentionner ce sol hostile sur lequel je peux pas me risquer à cabrioler, ou ces murs réticents qu'il vaut mieux éviter de grimper. Ça rend d'autant plus dure l'investigation ; je suis restreinte à ce que je peux voir dans la rue et encore faut-il pouvoir distinguer quelque chose.
Je tourne en rond au port par dépit ; je me dis que si je devais m'enfuir après avoir foutu un bazar comme ça, je filerais sur un bateau que la garde ne prendrait pas la peine de poursuivre, bien assez occupée par les blocs de glace qui s'écrasent sur les gens depuis les toits. Enfin c'est parce que moi je connais la nécessité de se barrer suite à ça, vu que je sais que je finirais par me tomber dessus ; c'est pas dit que ce.tte grand.e fou.lle sache ce qu'iel risque. Pas forcément de dommages physiques d'ailleurs, je pense que l'Obsidienne a plus à gagner à employer (forcer) quelqu'un d'aussi puissant.e ; rapporter un.e tel.le spécimen donnerait bien du crédit. Enfin je fais l'hypothèse que l'impudent.e est seul.e, mais en fait 'y'a de grandes chances que non, ce serait quand même un pouvoir fabuleux pour un.e seul.e humain.e. Esus pense que tout ça n'est probablement qu'une diversion, ce qui implique un plus gros groupe et un objectif poussé ; ça doit bien remuer les méninges au conseil des daron.nes d'Obsidienne.
Je commence à être tentée de laisser tomber. Je suis tête dure mais pas au point de passer ma journée dans un blizzard à épuiser mon énergie magique pour ne pas mourir de froid. Je pourrais rejoindre Esus tout grognon dans son bar, mais comme ce couillon refusera d'aller voir un médecin, j'aimerais au moins lui en trouver un sur le chemin. 'Y'a un feu là, avec des mecs qu'ont pas l'air commode. Je sais pas si ça vaut la peine d'aller les voir ; ils vont probablement m'envoyer chier, je vais leur péter la gueule et on sera tous bien avancés. En vrai, 'faudrait que je reste pour les observer, mais s'ils attendent quelque chose de particulier, on pourrait bien tous le faire toute la journée et je suis pas franchement chaude, même si c'est probablement ce que quelqu'un de sérieux ferait.
Je vois un grand manteau rouge plus loin ; faute de mieux c'est iel que je vais suivre ; même si faut avouer que si c'était un.e espion.ne, iel pourrait mieux faire son taf en restant plus discret.e.
Le manteau s'engage dans une ruelle ; je distingue un mec en robe religieuse avec un gamin, clairement pas au bon endroit ; meilleure technique pour dealer. Je m'approche discrètement*. Je distingue les détails de la robe : c'est un gars important. Ce que je sais des religieux, c'est qu'ils sont plutôt du côté guérison, et il tombe plutôt bien celui-là. Qu'il soit drogué ou pas, je le ramènerais bien dans un certain bar ; je marche plus franchement vers iels. J'entends la voix du manteau : c'est une femme mais je distingue rien de plus. J'entre dans le petit cercle en allumant une grosse flamme dans ma main. 'Paraît que ça passe mieux quand on rend service.
« J'ai besoin d'un médecin. Ça vous dit d'aller au chaud dans un bar ? »
Petit sourire en coin. 'Vaut mieux pour lui qu'il soit d'accord, sinon j'assomme tout ce beau monde et j'l'embarque.

*N.B. : Pas discrètement.

Lun 29 Jan 2024 - 21:07

Let it snow [Évent d'hiver]

Feat Roland Fitzroy et Libre

Hum... Maman.... J'veux ma maman ..

Le garçon s'agita contre ma poitrine et bredouilla ces quelques mots qui me brisèrent le cœur. Pauvre petit, depuis combien de temps erre tu ainsi, sans manger, sans abri ? Je pose une main sur sa tête, resserrant davantage mon étreinte pour lui apporter ma chaleur, tandis que ma gemme de guérison diffuse lentement une énergie saine dans son petit corps gelé. Il bougea à nouveau, mais resta blottit contre moi, les yeux fermés, et replongea dans le sommeil. C'est décidé, quand la neige aura fondu, ou quand l'accès sera suffisamment praticable pour que je puisse retourner au Temple, je l'y emmènerai et les prêtres se chargeront de lui fournir l'hospitalité, le couvert et une éducation. S'il le souhaite, il pourra présenter ses vœux quand il aura atteint l'âge requis. Si sa mère vient le réclamer d'ici la... Il aura le choix, mais, au moins, en attendant, il aura tout le confort nécessaire pour se remplumer et redevenir un solide petit garçon.

Pourquoi une telle générosité envers un gamin des rues ? Il me fait penser à moi. J'aurais pu être comme lui, un vagabond tout juste bon à mendier, à fouiller les poubelles et hanter les caniveaux. A la place, mon père m'a déposé entre les mains des prêtres avant de disparaitre, sûrement assassiné par la famille royale, ou simplement parti en exil loin de tout scandale pour la reine mère aujourd'hui décédée depuis longtemps. J'étais une erreur, le genre qui ne doit jamais être dévoilée au grand jour. Elle n'a jamais daigné demander ou chercher à savoir ce que je devenais. Je suis pourtant sorti à grands cri de son ventre, où j'ai grandi pendant de longs mois, où j'avais confiance en elle, où je dépendais entièrement de sa personne. Aujourd'hui, elle n'est plus que squelette dans le tombeau royal, et pas une seule fois je n'ai pleuré sa disparition. Quant à mon frère ainé, le Roi, il ne connait pas mon existence ou, si c'est le cas, il le dissimule très bien. Enfin bref, voilà que je m'étends un peu trop sur ma personne, alors que ce petit bonhomme a besoin d'aide et de soutien. Je lâche un doux soupir et caresse sa tête aux cheveux crasseux et trempés.

Une voix m'interpella. J'aperçois un manteau rouge et fronce les sourcils en reconnaissant la jeune femme avec qui j'ai partagé un verre et une partie de cartes. Elle me demanda si j'avais besoin d'aide. Me voilà à présent démasqué avec ma tenue de Haut prêtre,. Nous n'avons fait que jouer un rôle lors de notre première rencontre. Je lui montre alors l'enfant du menton et lui réponds : "Je me souviens de vous, Velvi. Cet enfant doit rejoindre le Temple au plus vite, il est frigorifié, je crains que, même avec l'aide de ma gemme, il ne soit trop faible pour survivre à cette journée..." Je la regarde de haut, lèvres pincées et lui demande : "Que faites vous ici ? Ce n'est guère un endroit pour se promener, le Lupin est loin d'ici pourtant.. Je parle avec autorité, bien loin de l'homme qui jouait aux cartes l'autre soir.

Une autre voix, une autre personne, une femme également, bien plus vulgaire. Elle vint à nous, sans même nous saluer, et alluma une grosse flamme dans sa main. Cette dernière, chaude et rassurante, manqua de me faire soupirer d'aise. Je me retiens cependant. Elle dit avoir besoin d'un médecin et proposa de nous mettre au chaud. L'idée est tentante, je dois l'avouer. Mais je me méfie. Cette femme est louche. Je la vois porter le regard sur ma gemme de guérison, que je tiens dans ma paume, que je presse contre le dos de l'enfant. Je la regarde de haut en bas et rétorque :"Vous avez un médecin un peu plus bas dans la ruelle. Sinon, d'autres prêtres doivent encore être en train d'aider les malades dans les environs. Je n'ai pas le temps pour vous, cet enfant doit être ramené au Temple dans les plus brefs délais. " Je lance un regard à Velvi et ordonne : "Aidez moi à dégager un passage. Nous partons." Après un dernier regard vers l'autre femme, je lui dis sur un ton plus amène : "La prochaine fois, n'oubliez pas de saluer un Haut prêtre comme il se doit, il se montrera plus avenant envers vous. Compte tenu de votre expression, votre cas ne doit pas être bien grave, rien qui ne nécessite de délaisser le cas de cet enfant. Sur ce, adieu." Je me détourne et commence à m'enfoncer dans la neige, levant les jambes pour me frayer un passage. Bon sang, ce n'est guère digne de moi de refuser un patient, mais cette femme est louche, mon instinct me hurle de me méfier.

KoalaVolant

Date d'inscription : 08/12/2021

Le regard d'Ariane glisse sur la robe de l'inconnu, tandis qu'il évoque le Temple comme destination. Oh. Comment n'a-t-elle pas pu remarquer qu'elle s'adressait à un Haut-Prêtre ?! La dernière nuit a été courte, certes, mais elle pourrait être plus concentrée que ça ! Allez, ma vieille, du nerf. L'homme mystérieux du Lupin se révèle donc être l'un des dirigeants du Temple d'Osvenbourg... S'il n'usurpe pas son uniforme.

Que faisait-il à jouer aux cartes avec de simples roturiers du quartier marchand ? Plus intrigant encore : pourquoi s'intéresser à un établissement aussi mal fréquenté que celui d'Esus ?

Quoi qu'il en soit, il ne semble pas plaisanter au sujet de la sécurité de l'enfant. Sa voix est sincère lorsqu'il s'inquiète de le protéger contre le froid. Et l'autorité qu'il dégage concorde avec l'attitude d'un homme de pouvoir.

Mince, voilà qu'il a fini son discours sans rappeler une fois son nom. Souviens-toi, Ariane, souviens-toi...

C'est alors qu'une femme arrive à son tour dans la ruelle. Une flamme danse dans sa main. Ni Ariane ni Velvi ne l'ont jamais rencontrée, pourtant elle la reconnait immédiatement. Les services secrets lui ont transmis son portrait, parmi quelques autres individus liés à l'Obsidienne. Elle les a tous imprimés dans sa mémoire, avant de les jeter au feu.

Cette femme s'appelle Onyx Falcone. On la soupçonne d'utiliser un alias. Maîtrise une gemme de feu, ne s'embarrasse jamais de discrétion - et pourtant, le dossier la classait comme redoutable au combat. On la voit souvent se battre avec un comparse masculin... Mais Ariane n'a plus son portrait en tête. Peut-être n'a-t-il pas été identifié.

Attentive, l'espionne attend l'occasion pour mettre le grappin sur sa nouvelle cible. Quelle chance de tomber sur elle, après toutes ces semaines à traquer l'Obsidienne ! Mais... Pourquoi le prêtre refuse-t-il de lui venir en aide ? Il ne veut plus aider son prochain, cet imbécile ?! Elle lui fournissait pourtant l'occasion sur un plateau d'argent.

Que faire ? Lequel des deux suivre, le religieux zélé aux fréquentations douteuses, ou bien la membre de la mafia qu'elle cherche à intégrer plus que tout ?

L'instinct d'Ariane lui crie d'engager le contact avec Onyx. L'occasion est trop belle pour la manquer. Ce serait si facile de la choisir, d'accepter sa proposition et de convaincre le prêtre de la suivre dans ce bar. Peu importe si c'est un piège ou non, elle aurait au moins enfin une piste ! Elle pourrait même oublier le prêtre, s'inventer des talents en médecine et y aller seule.

Mais elle doit suivre les ordres. Ceux qu'on lui a donnés expressément, la veille. Elle mentionnera la présence de la criminelle dans son rapport, bien sûr, mais elle ne doit pas en faire trop. Ne pas se faire remarquer, du moins pas tout de suite.

S'intégrer dans la ville. Signifier sa présence, sans prendre de risques.

Velvi se penche vers le prêtre. Le vent souffle fort, ici, même si la neige s'est arrêtée de tomber. Il faut parler fort pour se faire entendre.

« Attendez. Est-ce qu'on ne pourrait pas parvenir à un compromis ? Cette femme aussi a besoin d'aide... Monseigneur. »

Peut-être que la mention de son titre l'amadouerait. En attendant, elle ne peut pas faire mieux, étant donné qu'elle ne se rappelle toujours pas de son nom.

Velvi fléchit les genoux pour se mettre au niveau de l'enfant, en faisant attention à ne pas mouiller les pans de son manteau dans la neige. Le regard plein de sollicitude, elle s'adresse à lui :

« Comment t'appelles-tu ? Est-ce que tu as une famille qui t'attend, quelque part ? Peut-être qu'il vaudrait mieux faire une pause dans ce bar, s'il n'est pas loin. On pourra rejoindre le Temple ensuite... Qu'est-ce que tu en penses, petit ? »

Elle adresse un regard interrogateur à Onyx, cherchant son soutien. Puis au prêtre, avec un mélange de respect et d'ardeur. Elle aimerait vraiment le convaincre de les suivre de son plein gré... Et donc espionner ses deux cibles du même coup.

Enfin, elle pose à nouveau les yeux vers l'enfant.

(c) SIAL

[HRP : Je vais en profiter pour inaugurer les dés ! saute

Question : Est-ce que l'enfant accepte de suivre Onyx et Ariane au bar ?

Pair = oui ; Impair = non]

[Je laisse le joueur suivant détailler la réaction de l'enfant ! ]

Date d'inscription : 10/12/2021

Le membre 'Ariane' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé à 6 faces' : 5

Date d'inscription : 09/12/2021

Let it snow

Je savais pas qu'on disait « monseigneur » aux imbéciles. C'est un fou celui-là, il doit pas beaucoup regarder les matchs de bama lethwei.
Contrairement à Esus qui les méprise, j'ai pas vraiment d'hostilité envers les religieux.ses. Manipuler et exploiter pour accroître son influence, c'est un peu un truc de famille, donc c'est compliqué de les blâmer. En plus leurs pouvoirs se révèlent plutôt utiles en général, même si tant d'énergie et de richesses pourrait plus simplement être dépensées dans des maisons médicales et des orphelinats, sans toutes les fioritures religieuses.
En vrai, il a raison ; gérer le gamin est plus important qu'Esus, en tout cas pour lui. Je pourrais simplement descendre la ruelle, mais il se prend un peu trop pour le patron du monde ; les gens qui se sentent intouchables, ça me crispe un peu. En plus, faut pas déconner, le morveux a juste besoin de chaleur et de bouffe à ce stade, rien que ne puisse pas prodiguer un bar, qui plus est bien plus proche que son temple à deux balles. Manque de lucidité en plus d'un surplus de suffisance injustifiée.
La manteau rouge est plus perspicace, et a probablement envie de squatter aussi. J'me demande comment elle fait pour pas se vexer en subissant tant de présomption. Ou alors elle est du type stratégique comme Esus ; respectable. Dommage que le morveux lui braille à la gueule en plongeant la tête dans la robe du Haut Perché. C'est comme les animaux ça ; ça reconnaît que ciel qui l'amadoue en premier. Je lève les yeux aux nuages noirs.
« La charité a l'air d'être destinée qu'aux morveux, et l'égo plus important qu'un malade. » Un regard vers la manteau rouge : « tu peux m'accompagner si tu veux. »
Même pas besoin d'une gemme, un coup sec et le problème est réglé. Ensuite j'me le trimballerai sur l'épaule, le gamin sous l'autre bras. `L'a pas intérêt à brailler.

Un lancer de dé ! Very Happy

5/6 elle l'assomme et l'attrape sur l'épaule avec le gosse ; 6 elle se rétame dans la neige.

Date d'inscription : 10/12/2021

Le membre 'J. Onyx Falcone' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé à 6 faces' : 6

Date d'inscription : 26/09/2023

Let it snow [Évent d'hiver]

Feat Roland Fitzroy et Libre

Me voilà face à une impasse.

La femme rousse me suppliait presque d'aller dans cet endroit que je ne connaissais pas pour aider l'autre femme. Mes obligations, mes devoirs me poussent à accepter, tandis que ma méfiance et l'enfant dans mes bras m'encouragent à rentrer au plus vite au Temple. Je reste un moment, hésitant, à jauger les deux femmes du regard. L'enfant était réveillé, sentant mon inquiétude et mes muscles crispés, prêts à riposter en cas de besoin. Il enserra ses bras autour de mon cou, le visage dans le creux de mon épaule. Je sens mon coeur se serrer une nouvelle fois. Je dois l'aider, peu importe le reste, son cas est plus urgent.

La femme rousse demanda au petit s'il voulait aller au bar pour faire une pause et aller au Temple ensuite. Elle lui demanda également son prénom et s'il avait une famille. Le petit resta muet pendant quelques secondes puis secoua faiblement la tête, signalant son refus. Je parle donc : Vous l'avez entendu. Il ne veut pas. Cela signe la fin de notre discussion. Adieu. J'ignore les propos de l'autre femme qui cherche surtout à m'offenser. Mais je suis un prêtre, tout cela me passe bien au dessus. Je lui renvoie juste un regard impérieux et rétorque : Apprenez à respecter ceux qui vous sont supérieurs, et vous obtiendrez ce que vous désirez. Je comprends sans mal que la femme au manteau rouge ne me suivra pas. Tant pis. Elle a fait son choix. Je m'enfonce dans la neige, et débouche sans une portion un peu plus dégagée de la rue. Le verglas soius mes pieds m'inquiète, mais si je suis prudent, je pourrais rentrer sans encombres au Temple.

Cette neige soudaine est également une source d'inquiétude ce n'est pas normal. Nous en avons déjà eu par le passé, mais jamais autant et d'un seul coup. La vie semble s'être arrêté dans Osvenbourg, et il nous faudra du temps pour nous habituer à cette nouvelle contrainte. En attendant, les prêtres, les soldats, nous devons tous nous serrer les coudes pour apporter notre aide à la population. Je m'en veux d'avoir refusé la mienne à cette femme, mais la vie de l'enfant m'importe plus. Son comportement n'a pas joué en sa faveur hélas, malgré les applications de l'autre femme.

KoalaVolant

Lancé de dés !

1 a 4 : Roland glisse sur le verglas et se cogne la tête contre quelque chose de dur (caillou, trottoir, route tout ce qui tombe sous la main (ou la tête hé hé). Il perds connaissance et saigne de la tête.

5 a 6 : Roland parvient à passer la plaque de verglas sans glisser

Date d'inscription : 10/12/2021

Le membre 'Roland Fitzroy' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé à 6 faces' : 3

Sam 30 Mar 2024 - 12:34

Let it snow

Je crois que je vais tuer des gens. Le visage contre le sol gelé pour la énième fois de la semaine, je soupire un instant.
La glace sur ma joue fait brûler le feu au fond de moi. La colère monte avec la douleur, le froid, la frustration et l'impatience. Les flocons se posent devant mes yeux, fondent autour de ma main. La rue a perdu son parfum poisson, la neige n'a pas d'odeur. Le temps se suspend un instant, mes sensations m'assaillissent. Le monde est blanc.
Cette seconde a duré trop longtemps.
Je me relève d'un geste fluide, je sens l'afflux du feu traverser mon corps et menacer les bâtisses autour de moi. Je marche souplement sur les traces du bonhomme, un jambiya apparut dans la main. J'en ai oublié ce que je lui voulais, il va dérouiller. Et puis c'est lui qui se casse la gueule. Stoppée net dans mon élan de violence, j'en reste interdite une seconde puis explose de rire.
Ok, c'est juste un pauvre diable qui en a oublié les règles de ce monde de brutes. ‘L’a été habitué à dix milles courbettes et baisemains, bien au chaud dans son temple ; il en a confondu la différence entre respect et soumission. Surtout que bon, j’aurais pu l’embarquer sans lui demander son avis. Non pas qu’il ait le choix en fin de compte mais c’était ma manière à moi d’être polie.
Avec prudence cette fois et assez vite pour que le chaperon rouge ne se mette pas en travers de mon chemin, je vais pour l'attraper. On va éviter de se ridiculiser encore plus quand même. J’ai rarement honte mais là faut avouer que j’ai fait fort. Même si je la reverrai jamais, j’aurais préféré qu’il n’y ait pas de témoins. Enfin bon la fin fait oublier les moyens, je n’ai qu’à le cueillir comme un champignon.
C’est là que je vois la petite tache rouge sur le blanc immaculé. Allons bon, un médecin inconscient maintenant. Je l’observe une seconde, indécise. Vaudrait mieux pas que j’aille directement enlever un.e prêtre dans le Temple ? Bon je me dis que l’engueulade sera moins longue si je prends quand même celui-là, ´sera toujours temps de le réveiller à coup de saut d’eau sur la tête.
Je le soulève comme un sac de riz et l'installe sur mon épaule, le tenant d'une main. Je contemple le morveux qui braille, vautré dans la neige. J’ai horreur des gamins, mais s'il reste là il va crever. Allez, on est pas des bêtes. Je l'attrape de l'autre main et le porte sous mon bras. `L'a plus l'énergie pour se débattre. Allez hop, en route pour le Lupin.

Date d'inscription : 08/12/2021

La situation a manqué de dégénérer. Ariane a repéré le poignard dans la main d'Onyx, juste avant que le prêtre ne tombe et perde connaissance. Elle remercie tous les dieux de toutes les triades pour ce coup de chance inespéré. Si un combat s'était engagé entre les deux, elle aurait été obligée de prendre parti, et pour le moment elle préférait éviter.

Manifestement, la délicatesse n'est pas la meilleure qualité d'Onyx. Elle attrape le prêtre inconscient comme un sac de pomme de terre, et fait de même avec l'enfant, sans aucune considération pour ses pleurs. Ariane en profite pour se rapprocher d'eux.

« Attendez, je vais vous aider. »

La mafieuse dépose le petit garçon à terre. Effrayé, il les regarde maintenant avec méfiance. Malgré son état, il semble à deux doigts de prendre ses jambes à son cou. Sans doute n'aurait-il pas tort.

Mais Ariane a besoin de lui pour gagner la confiance du prêtre. S'il se réveille et voit que l'enfant a disparu, il lui en voudra. Ou il doutera de ses intentions.

Avec toute l'autorité et l'empathie dont elle est capable, la jeune femme s'adresse à nouveau à l'enfant.

« Monte, ordonne-t-elle en désignant son dos. On va soigner ce prêtre, et se réfugier au chaud. Tu n'as envie d'une bonne soupe ? »

Peut-être est-ce la faim, la peur ou le désespoir, plus que l'instinct de survie, mais le garçon finit par obtempérer. Il grimpe sur le dos d'Ariane, s'accrochant à elle comme à une bouée de sauvetage. Le pauvre ne pèse pas bien lourd. Dans quel traquenard est-elle en train de l'emmener ?

Les deux femmes se mettent en route. Il faut faire vite : la neige a recommencé à tomber. Tout est blanc désormais. Seul le manteau d'Ariane se détache dans le décor, tâche rouge dans un océan blanc.

« Ce bar dont vous parlez, comment s'appelle-t-il ? Il est encore loin ? »

(c) SIAL

Date d'inscription : 09/12/2021

Let it snow

Ah bah ça je m'y attendais pas. J'imaginais une réaction offusquée et de grands cris, voire une agression, et j'étais prête à réagir en jonglant avec mes deux paquets de riz si besoin, mais qu’on me propose de l’aide, ça c’est nouveau. En tout cas c’est plutôt bien reçu chez moi. Je largue le môme qui n’attendait que ça, c’est dire le manque d’instinct de survie, et laisse madame le chaperon rouge se débrouiller avec lui ; elle a d’ailleurs l’air de mieux savoir s’y prendre que moi. L’idée me traverse qu’elle pourrait chercher à le récupérer pour s’enfuir avec lui, pensant au moins pouvoir sauver un pauvre diable sur deux. Ça ne serait pas plus mal ; ça ferait deux raisons en moins pour me faire engueuler en arrivant au Lupin. Je pouffe en imaginant la tronche d'Esus quand je vais débarquer avec toute ma clique chez lui. Déjà que j'ai pas le droit d'y venir, apparemment c'est pas bon pour sa réputation, alors en plus que j'lui ramène un prêtre assommé, un gosse qui braille et une inconnue complètement pommée, je sens que les retrouvailles vont être réjouissantes. Bon cela dit, c'est pas dans son état qu'il va m'emmerder longtemps. Avec deux côtes cassées, la cheville foulée et une épaule flinguée, `fera pas trop le malin.
Heureusement que je pourrais me balader les yeux fermés dans cette ville parce qu'avec la neige qui recouvre tout, on aura vite fait de n'avoir plus aucun repère. Les course-poursuites dans le noir, ça forge le caractère, surtout quand c'est au péril de sa vie.
« Non. C'est le Lupin, en plein quartier marchand. »
Bon, je ne suis pas obligée de dire qu'on est à une bonne demi-heure de marche, et ça va qu'on est déjà au Nord du port.
Je lève la tête vers les flocons, m'en prends un dans l'oeil, grommelle. On pourrait penser que la neige est apaisante lorsqu'elle enlève sa couleur au monde et ne laisse plus de place au bruit, mais on oublie que ça peut vite se transformer en hurlements glacés qui crachent leur haine blafarde au visage. On y voit comme à travers une pelle. Si lorsque nous avons interagi le vent nous avait offert une accalmie, il revient à présent plein d'entrain et transforme notre promenade en cauchemar. Mes sens sont saturés ; je vois plus rien, j'entends plus rien, madame le chaperon rouge pourrait aussi bien me poignarder dans le dos que je pourrais rien anticiper ; c'est d'ailleurs pour ça que je ne baisse pas du tout ma garde, même si je suppose que si elle avait voulu tenter quelque chose, elle aurait profité du soutient de la plaque de verglas.
J'en suis arrivée au point où je longe les murs quasiment à l'aveuglette en m'y appuyant d'une main, tandis que je maintiens mon précieux sac de riz plaqué sur mon épaule de l'autre. `L'est lourd ce sagouin. Garder l'équilibre, résister au vent, supporter le froid, transporter ce corps et rester attentive aux mouvements de ma compagne de route finissent par avoir raison de mon énergie, malgré ma condition physique irréprochable. Je n'ai même plus la force de vérifier qu'elle soit toujours en vie, derrière moi. Je commence à me demander si tout cela vaut bien la peine, et l'idée que je dois à nouveau être dans l'une de ces situations qu'Esus appelle "Onyx-galérienne" me traverse l'esprit. Non mais je vais pas abandonner maintenant, `faut pas déconner je vaux mieux que ça ; en plus il va se foutre de ma gueule une éternité après.
Ma main se pose sur une façade que je reconnais. Une grosse congère est en train de se former le long du mur ; la porte, comme quasiment toutes celles qu'on a croisées, n'est plus accessible sans pelleter à en mourir dans le froid et nous n'avons clairement plus la force de faire ça. Je ferme les yeux et soupire un instant. Pause dans le chaos.
Je me stabilise, concentre ma pensée sur mon environnement proche, place ma main libre devant mes yeux pour canaliser mon attention, paume vers le ciel, doigts rapprochés, cherche le feu qui brûle en moi, la chaleur de ma gemme, expire brutalement et, d'un geste ample qui se termine en une frappe vers l'avant, enflamme l'air autour de moi, vaporise la neige, chasse les flocons par l'air chaud. Avec un sourire de satisfaction, j'accueille avec plaisir la chaleur sur mon visage, dissimule mon essoufflement et laisse s'éteindre les flammes d'elles-même. Faudrait pas non plus cramer la baraque au passage, là je me ferais vraiment engueuler.
Je pousse la porte du Lupin.

Et voilà ce que vous attendiez tant:

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