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Les pirates piratés (Célestine)

Gaia Falcone
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Admin
Gaia Falcone
Date d'inscription : 09/12/2021
Age irl : 27
Avatar : Emma Dumont
Âge du personnage : 25
Métier : Sculpteuse pour l'Obsidienne
Relations : (velvi)
La famille, c'est sacré - même si souvent, ça ne l'est que dans un sens.

1 an
Ancienneté
Célibataire
Situation amoureuse
Bal populaire 2023
Participation événement

   
Les pirates piratés
Gaia & Célestine
J’ai toujours adoré accomplir des missions pour l’Obsidienne, surtout quand on m’y envoie avec ma mère. Vous y croyez ? Non, bien sûr, c’est un mensonge. Accoudée contre la rambarde sur le pont du bateau, je regarde défiler les nuages d’un air absent. Je m’imagine mille autres choses que j’aurais préféré faire si je n’étais pas ici, dans ce bateau volant, en compagnie de ma très chère mère. Dormir, sculpter des gemmes, courir sur les toits d’Osvenbourg, m’incruster à une fête… tout était bon à prendre. Mais non, il fallait que je sois là, en plein milieu des cieux, à attendre que le temps passe et que notre trajet interminable se termine enfin.

Au moins, tout s’est plutôt bien déroulé comme prévu. Le plan était de se rendre jusqu’à Santa Sofia pour intercepter une livraison d’armes en se faisant passer pour les destinataires. Pas moins de six mallettes contenant pistolets, fusils à pompe, sabres, couteaux, dagues et j’en passe ; supposées être délivrées à un groupe de mercenaires d’Almadore. L’information est arrivée jusqu’aux oreilles du Conseil de l’Obsidienne et bien sûr, pas question de passer à côté de l’occasion. Nous avons besoin de ces armes bien plus qu’un petit groupe de minables qui veulent essayer de s’immiscer dans la cour des grands. Il a donc été décidé que je prendrais la forme d’une de ces mercenaires, censée récupérer la cargaison en main propre, pendant que Célestine ferait diversion grâce à ses illusions pour empêcher les vrais destinataires du colis de se rendre au point de rendez-vous. J’appréhendais un peu cette mission avec ma mère, elle qui a toujours quelque chose à redire sur tous mes gestes, mais finalement, nous sommes reparties dans notre dirigeable avec toutes les armes sans aucun incident majeur à rapporter.

Désormais, il n’y a plus qu’à patienter. Je l’avoue, depuis notre dernière dispute, j’ai plus de mal à supporter la présence de ma mère à mes côtés que d’ordinaire. Jusque là, elle m’agaçait et je devais toujours m’attendre à des reproches de sa part, mais au moins, je savais à qui j’avais affaire - du moins, je pensais savoir. Mais elle m’a fait part de certaines révélations dernièrement qui ont fait s’écrouler tout ce que j’imaginais connaître sur elle et maintenant, je ne sais plus quoi en penser. Elle est en contradiction avec elle-même et ça m’énerve de ne pas réussir à la comprendre. J’ignore ce qu’elle veut, ce qu’elle cherche, ce qu’elle espère, j’ignore ses plans, pour elle, pour moi, pour mes frères et ma sœur, pour l’Obsidienne. J’ignore la raison pour laquelle elle m’a caché tant de choses que j’aurais pourtant préféré savoir dès le début. C’est ça, sans doute, qui m’énerve le plus. J’ai envie de la confronter entre quatre yeux, de la presser de questions, de la mettre face à ses propres contradictions dans l’espoir qu’elle me donne enfin les explications que je mérite. Mais ça ne sert à rien. Elle ne crachera pas le morceau. Se taire, se cacher derrière son masque rempli d’illusions. C’est ce qu’elle sait faire de mieux. Je crois que je la hais pour ça.

Le trajet se déroule donc dans un silence insoutenable. Je suis réellement pressée d’arriver pour m’enfuir sitôt mes pieds sur terre. Je commence à peine à apercevoir les contours d’Osvenbourg à travers les nuages quand le bateau s’agite soudain. J’entends des cris et je me retourne : de l’autre côté du pont, un groupe de quatre hommes et deux femmes surgissent de nulle part, les uns après les autres, armes en main. Des pirates. Merde, il fallait que ça arrive aujourd’hui. Pour une fois que tout allait bien, c’était simplement trop beau pour être vrai. Je sors un revolver de ma ceinture en guise de défense mais ne tire pas : ils sont six, même si je me débrouille pour en tuer un, on me fichera une balle dans la tête avant d’en buter un autre. Le plus grand d’entre eux, qui semble être le chef de leur bande, s’avance et crie :

« Bon. On va faire simple. Parce que je suis un gentleman, vous voyez. » Il sourit de ses dents jaunes. « Un bateau avec un nom pareil, ça sent l’or à plein nez. Alors vous nous apportez tout ce que vous transportez là-dedans tout de suite et nous ne serons même pas obligés de faire couler du sang. Capische ? »

Vive l’Obsidienne et leur tendance à tout nommer avec des noms de gemmes. C’est sûr qu’il y avait plus discret que Le Diamant Bleu comme nom de bateau. Le poing toujours crispé sur mon revolver, je jette un regard vers ma mère, non loin de moi. C’est elle, la plus compétente parmi nous deux pour gérer les situations de crise. Pour une fois, j’ai besoin d’elle, pour qu’elle nous sorte de là.
code by exordium.